L’hôtel s’inscrit dans un imaginaire éclectique composé à la fois de luxe, de gestes architecturaux, de fonctionnalité, de confort, d’originalité, d’intimité. Ici, le Marina Bay Sands à Singapour - DepositPhotos.com, teamtime
Commençons par l’historique. Doté de multiples synonymes (auberge, caravansérail, hôtellerie, relais, palace...), l’hôtel s’est imposé comme l’étape incontournable sur la route du voyageur.
Alors, que dans ses premières versions, il avait tendance à̀ épouser l’inconfort des constructions urbaines ou campagnardes proposant gites et couverts, il s’est transformé au fil des siècles en établissements touristiques d’autant plus prisés qu’ils étaient assortis de bonnes tables étoilées par des guides.
Une habitude très en vogue de nouveau.
L’hôtel de charme perçait sous la peau de l’hôtel de préfecture... alors que, héritier du grand siècle, le palace où transitait une jet set composée de têtes couronnées et leurs cours poursuivait une carrière dorée dans les premières grandes stations touristiques internationales et dans les capitales.
Retrouvez tous les imaginaires touristiques
Alors, que dans ses premières versions, il avait tendance à̀ épouser l’inconfort des constructions urbaines ou campagnardes proposant gites et couverts, il s’est transformé au fil des siècles en établissements touristiques d’autant plus prisés qu’ils étaient assortis de bonnes tables étoilées par des guides.
Une habitude très en vogue de nouveau.
L’hôtel de charme perçait sous la peau de l’hôtel de préfecture... alors que, héritier du grand siècle, le palace où transitait une jet set composée de têtes couronnées et leurs cours poursuivait une carrière dorée dans les premières grandes stations touristiques internationales et dans les capitales.
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Hôtel de la plage, motel, clubs de vacances...
Mais, le grand gagnant de l’après-guerre est plus modeste. C’est l’Hôtel de la plage.
Un modèle immortalisé par des films cultes comme « Les vacances de monsieur Hulot », dans lesquels les clientèles familiales de la société des Trente Glorieuses s’adonnaient à un rituel vacancier particulièrement codé, entre bains de mer, châteaux de sable, repas en famille, sorties nocturnes, premiers baisers pour les adolescents et amitiés saisonnières pour les parents.
Bien que supplanté par la location, le village de vacances, le camping... ce modèle est probablement celui qui a le plus marqué l’univers mental de l’hébergement touristique.
Les années soixante ont également imposé à l’Europe un autre modèle : le Motel. Lequel n’a pourtant pas connu une destinée aussi réussie qu’aux USA, alors que les établissements de chaines, dans leur standardisation Made in USA, ont incarné le progrès, le rêve américain et ont rencontré leur public. Temporairement, puisqu’ils sont concurrencés par les indépendants et toute forme d’hôtellerie bien dimensionnée, coquette et surtout originale et humaine.
Ces dernières années enfin ont, pour leur part, proposé un concurrent sérieux, l’hébergement de particulier à particulier loué ou échangé sur des plateformes planétaires dont l’efficacité ne peut être mise en doute.
D’autant que, dynamisée par la concurrence, l’hôtellerie a compris la nécessité de se reformer et fait la preuve de ses capacités d’adaptation à une nouvelle donne et une nouvelle clientèle.
Enfin, entre temps, les Clubs de vacances, inventions de l’après-guerre et de la paix retrouvée ont incarné un modèle toujours aussi vivant et populaire, calqué sur une marque partie à la conquête de la planète avec succès. J’ai nommé : le Club Méditerranée !
Lire aussi : Futuroscopie - Du Club Méditerranée au Club Med : que restera-t-il du trident ? 🔑
Un modèle immortalisé par des films cultes comme « Les vacances de monsieur Hulot », dans lesquels les clientèles familiales de la société des Trente Glorieuses s’adonnaient à un rituel vacancier particulièrement codé, entre bains de mer, châteaux de sable, repas en famille, sorties nocturnes, premiers baisers pour les adolescents et amitiés saisonnières pour les parents.
Bien que supplanté par la location, le village de vacances, le camping... ce modèle est probablement celui qui a le plus marqué l’univers mental de l’hébergement touristique.
Les années soixante ont également imposé à l’Europe un autre modèle : le Motel. Lequel n’a pourtant pas connu une destinée aussi réussie qu’aux USA, alors que les établissements de chaines, dans leur standardisation Made in USA, ont incarné le progrès, le rêve américain et ont rencontré leur public. Temporairement, puisqu’ils sont concurrencés par les indépendants et toute forme d’hôtellerie bien dimensionnée, coquette et surtout originale et humaine.
Ces dernières années enfin ont, pour leur part, proposé un concurrent sérieux, l’hébergement de particulier à particulier loué ou échangé sur des plateformes planétaires dont l’efficacité ne peut être mise en doute.
D’autant que, dynamisée par la concurrence, l’hôtellerie a compris la nécessité de se reformer et fait la preuve de ses capacités d’adaptation à une nouvelle donne et une nouvelle clientèle.
Enfin, entre temps, les Clubs de vacances, inventions de l’après-guerre et de la paix retrouvée ont incarné un modèle toujours aussi vivant et populaire, calqué sur une marque partie à la conquête de la planète avec succès. J’ai nommé : le Club Méditerranée !
Lire aussi : Futuroscopie - Du Club Méditerranée au Club Med : que restera-t-il du trident ? 🔑
Symbolisme : un espace de transit
L’hôtel ne se rattache à aucune symbolique officielle. Étape, lieu de passage, entre deux, il a au mieux la fonction d’hospitalité héritée de la tradition des monastères ouverts au voyageur et de celle des hôpitaux dont le mot tire en partie ses origines.
Au mieux, l’hôtel est donc ancré dans une symbolique religieuse de charité et de soins.
Les hôtels en revanche appartiennent résolument à la mythologie contemporaine du voyage. Certains palaces en particulier se sont hissés à un statut d’établissements mythiques, non seulement grâce à leur architecture souvent emblématique d’une époque - art nouveau, art déco, modernité, futurisme - grâce à leur raffinement, la qualité de leurs services mais aussi grâce au rôle social qu’ils ont joué et la qualité de leur clientèle.
Les grands du monde rassemblés dans les salons du Ritz ou du Plaza Athénée à Paris, du Raffles de Singapour, du Métropole d’Hanoï, du Savoy de Londres, de la Mamounia de Marrakech, de l‘Old Cataract d’Assouan... Il n’en faut guère plus pour faire rêver les voyageurs et leur donner envie, à défaut d’y séjourner, de visiter les halls et les jardins de ces havres de luxe et, parfois de s’y offrir un verre.
C’est dire la fascination que cet hébergement, conçu au départ comme le décor d’une halte éphémère, exerce sur les esprits.
Un simple comptoir de bar, surtout quand il a été fréquenté par E. Hemingway ou par W. Churchill ou le peintre Matisse (Le beau rivage à Nice) et voilà l’hôtel transformé en partie en musée et en légende.
Au mieux, l’hôtel est donc ancré dans une symbolique religieuse de charité et de soins.
Les hôtels en revanche appartiennent résolument à la mythologie contemporaine du voyage. Certains palaces en particulier se sont hissés à un statut d’établissements mythiques, non seulement grâce à leur architecture souvent emblématique d’une époque - art nouveau, art déco, modernité, futurisme - grâce à leur raffinement, la qualité de leurs services mais aussi grâce au rôle social qu’ils ont joué et la qualité de leur clientèle.
Les grands du monde rassemblés dans les salons du Ritz ou du Plaza Athénée à Paris, du Raffles de Singapour, du Métropole d’Hanoï, du Savoy de Londres, de la Mamounia de Marrakech, de l‘Old Cataract d’Assouan... Il n’en faut guère plus pour faire rêver les voyageurs et leur donner envie, à défaut d’y séjourner, de visiter les halls et les jardins de ces havres de luxe et, parfois de s’y offrir un verre.
C’est dire la fascination que cet hébergement, conçu au départ comme le décor d’une halte éphémère, exerce sur les esprits.
Un simple comptoir de bar, surtout quand il a été fréquenté par E. Hemingway ou par W. Churchill ou le peintre Matisse (Le beau rivage à Nice) et voilà l’hôtel transformé en partie en musée et en légende.
Imaginaires en mouvement : de nouvelles images deviennent iconiques
Le déferlement de l’hébergement collaboratif a complétement bouleversé les représentations de l’hébergement touristique et installé une nouvelle imagerie faite avant tout d’humain, de convivialité, de chaleur, de rencontre avec des alter ego. Ici le Mama Shelter de Nice - Photo Mama Shelter
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L’hôtel n’ayant pas occupé seul le créneau très porteur de l’hébergement touristique, il a été concurrencé et continuera de l’être par toutes sortes de rivaux.
Reconnaissons bel et bien que ces dernières années, le déferlement de l’hébergement collaboratif, et surtout celui d’une plateforme vedette comme Airbnb ont complétement bouleversé les représentations de l’hébergement touristique et installé une nouvelle imagerie faite avant tout d’humain, de convivialité, de chaleur, de rencontre avec des alter ego...
Inscrivant l’hébergement dans un réseau, ouvert, tolérant, bienveillant, économique et écologique à la fois, ces nouveaux venus catalogués de « Life style » ont indéniablement révolutionné un secteur en quête de nouveautés adaptées aux générations de voyageurs : Z et Y !
Avec une tendance : des salles communes agrandies, renforcées, avec au programme : ouverture sur le territoire, rencontres, spectacles, convivialité combinés à connexions, robots, concierges digitaux…
Autre tendance : les hébergements historiques, emblématiques du développement du voyage, comme les auberges de jeunesse ou les refuges et les gîtes de montagne, les tentes inspirées des peuples nomades, les cabanes dans les arbres ou pas, les « mobil-homes » sont remis au goût du jour.
Quant au luxe, il résiste bien dans sa version passéiste mais surtout ultra moderne, dotée d’architectures futuristes (en particulier dans les Émirats Arabes Unis et en Asie).
Enfin, les nouvelles architectures qui ont fleuri sur le littoral, dans leur minimalisme, leur redécouverte de la culture locale, leur intégration dans le paysage sont en train de progresser dans une iconographie luxueuse mais standardisée, à destination d’une clientèle touristique préoccupée par la protection de l’environnement et surtout par sa santé physique.
Reconnaissons bel et bien que ces dernières années, le déferlement de l’hébergement collaboratif, et surtout celui d’une plateforme vedette comme Airbnb ont complétement bouleversé les représentations de l’hébergement touristique et installé une nouvelle imagerie faite avant tout d’humain, de convivialité, de chaleur, de rencontre avec des alter ego...
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Avec une tendance : des salles communes agrandies, renforcées, avec au programme : ouverture sur le territoire, rencontres, spectacles, convivialité combinés à connexions, robots, concierges digitaux…
Autre tendance : les hébergements historiques, emblématiques du développement du voyage, comme les auberges de jeunesse ou les refuges et les gîtes de montagne, les tentes inspirées des peuples nomades, les cabanes dans les arbres ou pas, les « mobil-homes » sont remis au goût du jour.
Quant au luxe, il résiste bien dans sa version passéiste mais surtout ultra moderne, dotée d’architectures futuristes (en particulier dans les Émirats Arabes Unis et en Asie).
Enfin, les nouvelles architectures qui ont fleuri sur le littoral, dans leur minimalisme, leur redécouverte de la culture locale, leur intégration dans le paysage sont en train de progresser dans une iconographie luxueuse mais standardisée, à destination d’une clientèle touristique préoccupée par la protection de l’environnement et surtout par sa santé physique.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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